Quatre-vingt scientifiques et professionnels de la mer se sont réunis à la station de recherches sous-marines et océanographiques (Stareso) près de Calvi. Parmi le thèmes abordés, celui des déchets marins et de la pollution plastique qui touche particulièrement nos côtes.
Alors qu’il était question mardi et mercredi des aires marines protégées et des schémas d’aménagements sur le littoral, la première session du lundi était consacrée à l’étude des déchets marins et de leur impact écologique. Si « les détritus ne présentent pas de risque significatif pour la vie marine et pour la santé humaine »,comme l’a souligné Marc Bouchoucha, chercheur à l’Ifremer (institut français de recherche pour l’exploitation de la mer), 90 % des déchets sont en plastique. Et pourraient contaminer directement les chaînes alimentaires. Sous l’action des rayons UV du soleil et de la température, la matière plastique en mer « se morcelle en particules de plus en plus fines, pour constituer ce qu’on a pu appeler un plancton plastique », démontre le rapport de l’Ifremer. Ainsi des constituants toxiques sont libérés en mer. D’autant que ces particules de plastique flottant généralement en surface attirent comme un aimant, une concentration de déchets polluant comme les hydrocarbures ou encore des pesticides, nuisibles aux espèces marines.
Le Cap Corse et la Balagne sous surveillance
Cette pollution plastique est donc étudiée de très près par les scientifiques. « L’est du Cap Corse est le plus touché par ce type de contamination, a affirmé Marc Bouchoucha. Car il correspond à un trafic de ferry très important. » Pour autant, ces déchets ne sont pas forcément produits sur place. Certains viennent de pays voisins. Et plus particulièrement d’Italie. En collaboration avec l’ONG « Planète Urgence », plusieurs équipes dont l’Ifremer mènent une étude sur ces microplastiques très présents en Méditerranée occidentale. Des premiers prélèvements ont été réalisés l’année dernière entre Toulon et la Balagne. Et ont permis de constater une présence très forte de ce « plancton plastique ». D’autres prélèvements vont être réalisés. Le projet établi sur cinq ans permettra de mieux comprendre ce type de phénomène.