Scientifiques et professionnels de la mer se sont réunis à la station de recherches sous-marines et océanographiques à Stareso près de Calvi. La protection du milieu marin était au centre de ces trois jours de débats.
Trois jours pour réfléchir. Comprendre. Proposer. Organisé par la Dreal (direction régionale de l’environnement), ce séminaire sur le milieu marin a réuni lundi, mardi et mercredi, plus de 80 participants.
Scientifiques, chercheurs, professionnels de la mer. Tous ont répondu présent pour venir discuter et réfléchir ensemble sur les nouvelles problématiques du milieu marin. « Ce séminaire a lieu tous les deux ans, a souligné Isabelle Clemenceau,adjointe au chef de service de la diversité, coordination de la mission mer à la Dreal. Avec les Grenelles de l’environnement et de la mer, la protection du milieu marin s’est imposée. L’ensemble des principaux organismes, qu’ils soient politique, scientifique, associatif ou universitaire participent à ce séminaire pour se rencontrer. C’est avant tout un lieu d’échange et de connaissance. L’objectif est de coordonner les actions. Et réfléchir sur les projets en amont. »
La session de lundi était consacrée à l’étude des déchets marins. Et de leur impact écologique. Si « les détritus ne présentent pas de risque significatif pour la vie marine et pour la santé humaine », comme l’a souligné Marc Bouchoucha, chercheur à l’Ifremer (institut français de recherche pour l’exploitation de la mer), 90 % des déchets sont en plastique. Et pourraient contaminer directement les chaînes alimentaires. Sous l’action des rayons UV du soleil et de la température, la matière plastique en mer « se morcelle en particules de plus en plus fines, pour constituer ce qu’on a pu appeler un plancton plastique », démontre le rapport de l’Ifremer. Ainsi des constituants toxiques sont libérés en mer. D’autant que ces particules de plastique flottant généralement en surface attirent comme un aimant, une concentration de déchets polluant comme les hydrocarbures ou encore des pesticides, nuisibles aux espèces marines.
La pollution plastique est donc étudiée de très près par les scientifiques. « L’est du Cap Corse est le plus touché par ce type de contamination, a affirmé Marc Bouchoucha. Car il correspond à un trafic de ferry très important. » Pour autant, ces déchets ne sont pas forcément produits sur place. Certains viennent de pays voisins. Et plus particulièrement d’Italie. En collaboration avec l’ONG « Planète Urgence », plusieurs équipes dont l’Ifremer mènent une étude sur ces microplastiques très présents en Méditerranée occidentale. Des premiers prélèvements ont été réalisés l’année dernière entre Toulon et la Balagne. Et ont permis de constater une présence très forte de ce « plancton plastique ». D’autres prélèvements vont être réalisés. Le projet établi sur cinq ans permettra de mieux comprendre ce type de phénomène.