Selon l’UFC-Que Choisir, deux millions de personnes consomment une eau du robinet non conforme à la réglementation. Des pollutions qui sont très liées aux pratiques agricoles.
Des conclusions dont voici le détail. Les pesticides sont responsables de l’essentiel des pollutions d’origine agricole (60%) et leur utilisation dans l’agriculture « n’a pas diminué en 10 ans », dénonce l’association. Elle rappelle que si aucun des risques suspectés n’a pu être démontré, une exposition sur le long terme et les interactions entre les différents pesticides pourraient causer cancers et troubles de la reproduction. Les zones les plus touchées sont le Bassin parisien, le Nord, la Vallée du Rhône et le Sud-Ouest, et les communes les plus peuplées recevant de l’eau polluée sont Sens (Yonne) et Lisieux (Calvados).
Seuil de dangerosité
Pour le nitrate, le seuil de dangerosité pour la santé est de 250 milligrammes par litre, là où la norme s’établit à 50 mg. La France fait actuellement l’objet de poursuites par Bruxelles pour son incapacité à lutter contre cette pollution qui fait l’objet d’une directive. Pour les pesticides, la dose est dangereuse à 2 microgrammes par litre, la limite à ne pas dépasser étant de 0,1mcg.
En dehors de l’agriculture, les autres sources de contamination de l’eau sont liées « au défaut de traitement (qualité bactériologique, aluminium) et aux contaminations naturelles (radioactivité) » et touchent « 1.500 communes et 500.000 consommateurs ».
Fût-elle longue, la liste des communes ne doit pas alarmer pour autant les usagers.
L’UFC n’en est pas à son coup d’essai. L’association publie à un rythme annuel des enquêtes sur le prix de l’eau. « Pour nous, il y a urgence à agir car l’avenir ne peut pas être l’eau en bouteille 133 fois plus cher », répond Alain Bazot, le président national, qui réclame une protection efficace de tous les captages.