Il est désormais possible de s’assurer contre les dérives rencontrées sur l’internet. Rares sont toutefois les compagnies à proposer des produits spécifiques.
Votre gamin a proféré des injures envers son prof de maths sur Facebook? Pas de panique. Il est possible de s’assurer contre ces dérapages. L’offre n’est cependant pas très large.
L’offre existante
Seulement deux compagnies proposent des produits spécifiques.
- Voilà bientôt un an, Axa était la première à proposer une protection spécifique contre les dérives du monde virtuel. Cette e-protection peut uniquement être souscrite comme complément de l’assurance Daylife Protect. Le surcoût est alors compris entre 8 et 12 euros par mois.
- Quelques semaines après Axa, Arag a lancé Web@ctive, un produit spécifique auquel les particuliers peuvent souscrire pour 119 euros par an. La prime peut être réduite pour les personnes disposant déjà d’une protection Bronze, Silver, Access et Gold, qui contiennent des garanties s’appliquant aussi en cas de problèmes rencontrés sur le Net
Un marché de niche
Depuis lors, le marché est resté calme : aucun nouveau joueur n’est venu compléter l’offre. « Cette garantie est couverte depuis toujours dans notre police consommateur », note Marina Crasset, directrice commerciale de la DAS. D’où un coût annuel de 110 euros.
« Nous estimons que le potentiel dans le segment de marché particuliers est très limité » , remarque Gerrit Feyaerts, porte-parole d’AG Insurance. Ce n’est pas, non plus, au programme de Belfius Insurance.
Ethias rappelle de son côté que l’assuré n’est pas totalement démuni face à des dérives sur Internet, qu’il bénéficie d’une protection spécifique ou non. « Si une faute est commise, la familiale couvre le dommage, selon les règles habituelles de la responsabilité », souligne Benoît Rigo, porte-parole. Exemple ? « Si un enfant écrit des commentaires désobligeants sur un professeur sur Facebook et qu’il est poursuivi en justice, la familiale intervient pour autant qu’on se place dans le cadre des Articles 1 382 et suivants du code civil (faute, dommage, lien de causalité) , explique-t-il. La protection juridique prend en charge l’action en justice si c’est notre assuré qui est cette fois la victime. »
Une protection plus large
Les produits d’Axa, d’Arag et de la DAS n’en balaient pas moins un horizon plus large. C’est par exemple la garantie « Delete Service ». « Elle consiste à supprimer un contenu préjudiciable et illégal présent sur le Net , explique Vincent Locus, directeur commercial chez Arag. Pour ce faire, il est fait appel à une société spécialisée sous le couvert du contrat. » Il est également possible de faire appel à l’équipe, en appelant une « hot line juridique ». « Il est possible de demander un conseil en l’absence d’un litige » , rappelle-t-on chez Axa.
Un succès mitigé
Le succès est-il au rendez-vous ? Arag évoque plusieurs centaines de souscriptions. Axa ne donne pas de chiffres précis. DAS souligne pour sa part que « la sinistralité n’est pas spécialement importante » .