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Une étude remise à la RATP fait état de niveaux d’ondes électromagnétiques parfois plus élevés dans le métro parisien qu’en surface. Les résultats inquiètent les salariés, au moment où les députés planchent sur une proposition de loi visant à encadrer le déploiement de la 4G. Pour la RATP, le niveau constaté reste très inférieur aux seuils en vigueur.
Le métro parisien, vous le préférez sans onde ou avec smartphone ? Alors que la RATP s’apprête à déployer, d’ici trois ans, un vaste réseau 3G et 4G, une étude rendue ces derniers jours pourrait refroidir certains partisans de la connectivité à tout prix.
Des mesures inquiétantes
Le rapport, réclamé il y a un an par le syndicat Sud-RATP, a été transmis au Comité d’hygiène et de sécurité (CHSCT) de la régie. Les mesures, effectuées depuis une cabine de conduite en mouvement de la ligne 3, font état de niveaux de champs électromagnétiques pouvant aller de 1 à 8V/mètre, au-delà du seuil fixé, quelques mètres plus haut, pour les rues de Paris, par la Charte de la téléphonie mobile.
Or, ces mesures ne concernent que le vieux réseau 2G. Il n’en fallait pas tant pour alerter le syndicat Sud-RATP. « L’arrivée de la 4G dans le métro va entraîner un doublement des valeurs actuelles, assure le délégué syndical François-Xavier Arouls. Nous demandons une étude d’impact sanitaire avant son déploiement, dans l’intérêt des salariés mais aussi des voyageurs. »
L’association Robin des toits réclame de son côté la suspension provisoire de la 4G
Elle rappelle les effets « possiblement cancérigènes » de ces ondes. « La norme préconisée par le Conseil de l’Europe est de 0,6 V/m », rappelle à metronews Etienne Cendrier, son porte-parole.
Pour l’association Robin des toits, le seul respect des normes actuelles est insuffisant. « Les seuils réglementaires actuels en France sont si élevés qu’ils sont inatteignables, juge Etienne Cendrier. C’est comme si on recommandait aux automobilistes de ne pas dépasser les 800 km/h. »
De son côté, la RATP se veut rassurante.
« 8V/m, c’est la valeur maximale qui a été constatée lors de ces mesures, insiste Olivier Salson, référent sur le sujet à la régie. Les valeurs sont largement inférieures aux normes nationales. » Dans le cadre du déploiement de la 4G, la RATP se veut transparente et s’engage au strict respect des seuils actuels. « Nous réalisons de façon continue une surveillance des niveaux de champs », assure l’intéressé. A Châtelet et à la Gare de Lyon, où la 4G est déployée, les niveaux d’ondes resteraient « nettement inférieurs » aux normes.
Un projet de loi visant à instauré un principe de précaution
Ces résultats tombent alors que les députés s’apprêtent à plancher sur une proposition de loi écologiste, amendée par la PS, visant à instaurer un principe de précaution en matière d’ondes électromagnétiques. « Ce texte pose le principe de la modération en matière d’exposition aux ondes, indique le député EELV Denis Baupin. Les niveaux constatés dans le métro sont inquiétants, d’autant plus qu’il s’agit d’un espace clos. Cela mérite une réflexion et une concertation avec les salariés et les usagers. »
La ville de Paris préconise la modération
Mao Péninou, adjoint PS au maire et artisan de la Charte parisienne de la téléphonie mobile, réclame lui aussi « une réglementation nationale plus stricte ». « A Paris, précise-t-il, nous avons négocié les seuils avec les opérateurs. Dans le métro, de l’autre côté du périph’ ou ailleurs, c’est autre chose. » Pour l’adjoint, la « modération » consisterait également à mutualiser les antennes entre opérateurs pour réguler leur déploiement et garder le contrôle sur les niveaux d’émission. Il cite en exemple Aéroports de Paris, propriétaire de ses antennes-relais, qui loue les infrastructures aux opérateurs de téléphonie mobile.
Deux fois plus d’antennes dans le métro d’ici trois ans
Le réseau du métro parisien compte actuellement 2.500 antennes-relais, soit autant que dans les rues de Paris. Leur nombre devrait doubler d’ici trois ans avec l’arrivée de la 4G, réparties pour moitié en antennes émettrices et en antennes réceptrices. D’ici là, la réglementation nationale pourrait être amenée à bouger.