« Artivist. Spéciale Nina Simone ». C’est le titre d’une soirée qui s’est déroulée ce week-end à Dakar. Ce collectif cherche à faire connaitre des membres de la communauté afro qui se sont battus pour les droits civiques, mais dont les vies restent très méconnues sur le continent africain. C’est le cas de Nina Simone. En une heure et demie, la vie de Nina Simone défile. Des vies, cette Afro-Américaine née Eunice Kathleen Waymon en 1933 en Caroline du Nord semble en avoir eu mille. Pianiste classique devenue chanteuse de cabaret puis star internationale, activiste, amie de Martin Luther King, elle touchera le fond avant de connaître à nouveau la gloire. Pour une grande partie du public, c’est une découverte. « Je ne la connaissais pas bien. Je savais que c’était une fille battante, qui combattait surtout pour la femme noire », confie ainsi la DJ Zeina. Activiste, slameur, Elom s’intéresse depuis longtemps à Nina Simone, surtout au combat pour les droits civiques menés aux Etats-Unis de celle qui déclarait : « Je ne suis pas non violente ». « C’est un flambeau qu’on doit porter et c’est à nous de continuer le travail, assure Elom. Je me sens comme ces fruits étranges que chantait Nina, les yeux enflés et la bouche tordue ». Les fruits, une étrange référence aux membres de la communauté noire qui étaient pendus aux arbres. La vie de Nina Simone est un message adressé à toute la jeunesse africaine qui cherche à se faire entendre. « Tomber et se relever, et être plus fort qu’hier. Il faut savoir se faire entendre et il faut utiliser tous les moyens qui sont à notre disposition pour qu’on puisse nous entendre », affirme Kemit.